1986, année charnière, les contrats précaires de la mairie amènent à réfléchir, j’ai 25 ans il faut trouver des solutions.

Un visiteur photographie dans le grand escalier du Capitole, c’est Monsieur Philippe Salaün (prononcer Salin) éminent tireur noir et blanc. Je l’ai invité dans le cadre des stages VIP de l’Espace Saint-Cyprien et nous visitons la ville. Philippe sera déterminant dans mon choix professionnel futur. Je mettrai une année avant de le réaliser, attendons donc 1987…

Il est permis de s’assoupir pour mieux réfléchir ou de rêver… et jamais, en faisant cette image « Contact orange », je n’aurais imaginé que Jean Dieuzaide me dise un jour : «  J’aurais aimé faire cette photographie. » Nous ne pouvons que remercier ces belles personnes qui nous font avancer, même si parfois nous nous accrochions !

La musique fait swinguer le pas des photographes et cette année là je photographiais quelques rencontres jazz… mais pas que… Lors de mon rendez-vous annuel avec la Féria de Nîmes au hasard des passages au Prolé et autres lieux magiques, il y a des instants de grâce qui te tombent  dessus comme ce moment Flamenco avec l’un des plus grand, pour encore mieux apprécier la ferveur tauromachique, en te disant : « Tu n’es pas le seul toulousain, mais tu as un avantage sur Dominique*, c’est que t’es mieux placé, dans le Caleron. »

Entre Toulouse et Nîmes ou encore Arles, en prenant les routes sans raquettage, j’y ai vu des lieux abandonnés, les stations essence. Je me suis mis à commencer une série. « La série », c’est bien avec elle que le photographe tente de donner du sens à son travail.

À force de, et grâce à Michel qui me prête un Rolleiflex , je réalise ma première série « Parcours »… je réalise des photographies en retournant sur mon lieu de vacances d’enfance en réalisant des  points de vue évoquant un souvenir fort : la rencontre amoureuse, le passage de bolide en course de côte, le terrain de jeux de tir au lance pierre ou encore ce rocher où mon grand-père Camille fit la prise d’un énorme brochet, au tambour, qui a fait le bonheur d’un repas familiale comme il savait les organiser.

« Parcours » fera l’objet d’une récompense, lauréat de la bourse d’Albi, suivi la même année du grand prix de la Ville de Yutz.

* Dominique Baudis

Chronique à suivre… avec certainement une pause, demain j’ai un peu de boulot ! Et par les temps qui court, il vaut mieux…